Les apports nets de nos clients ne suivent plus le marché

Par le passé, nous avons suivi et analysé l’écart comportemental de nos clients, autrement dit, la propension des investisseurs à rechercher le meilleur moment pour investir, même s’ils sont susceptibles de se tromper et investir à rebours. Dans l’article « Écart comportemental : mieux vaut ne pas choisir quand investir », nous avons passé en revue plusieurs études qui ont montré qu’en moyenne, les investisseurs perdent 1,5 % de rendement par an en essayant de choisir quand investir ou désinvestir.

En juin 2018, nous avons effectué une première analyse pour savoir si nos clients, dans leur ensemble, investissent indépendamment de la performance du marché, ou s’ils investissent après des hausses de marché dans nos portefeuilles et désinvestissent après des baisses. Pour répondre à cette question, nous avons analysé les performances mensuelles de deux variables :

  1. Les apports nets des clients : nous utilisons comme meilleure approximation la différence entre la croissance mensuelle des apports et les retraits, mesurée en pourcentage du total des encours sous gestion du mois précédent. Par exemple, en juin 2018, les clients ont apporté 6,1 millions d’euros et retiré 0,6 million d’euros sur les 95,2 millions d’euros gérés par Indexa à la fin du mois précédent, ce qui équivaut à des apports nets de 5,8 % des actifs.
  2. Performance du portefeuille : nous utilisons la rentabilité des 12 derniers mois du portefeuille 6/10 pour les montants compris entre 10.000 et 100.000 euros, ce qui correspond au portefeuille moyen de nos clients.

En conséquence, les apports de nos clients ont augmenté lorsque les portefeuilles se portaient bien (et inversement les apports ont baissé dans un contexte plus difficile), ce qui n’était pas optimal car cela signifiait que nos clients achetaient davantage lorsque les prix avaient augmenté. En particulier, nous avons observé un coefficient de corrélation de Pearson R2 de régression de 61% (un R2 de 100% signifie une corrélation parfaite entre les augmentations de portefeuille et les entrées nettes et 0% signifie une décorrélation parfaite).

Dès lors, nous avons continué à insister sur le message selon lequel il vaut mieux ne pas choisir le moment où l’on investit et qu’il vaut mieux investir chaque mois de manière régulière. Afin de réduire cette dépendance, nous avons lancé des initiatives telles que « le contrat avec vous-même ».

Depuis la mise en avant de cette information, nous observons toujours une certaine corrélation, mais celle-ci tend à diminuer. En juillet 2019, le R2 est tombé à 45 % et en mars 2020, à 30 %.

Nous avons à nouveau mis à jour ces données en octobre 2021 et le résultat est épatant : le R2 est tombé à seulement 6%, ce qui implique que nos clients placent de l’argent et en retirent indépendamment de l’évolution du marché. Cette décorrélation peut être observée avec le graphique ci-dessous, car les points ne montrent aucune une relation linéaire claire :

Nous montrons avec le graphique ci-dessous, l’évolution dans le temps de la corrélation entre les apports nets et la rentabilité passée, qui montre une nette tendance à la baisse:

Analyse de robustesse

Nous avons effectué une analyse de robustesse de ce modèle en modifiant la variable à expliquer (apports nets) et la variable explicative (rentabilité passée). En particulier, nous avons envisagé la possibilité que les investisseurs prennent un certain temps pour réagir à une mauvaise performance de marché. Nous avons donc analysé les apports après trois mois plutôt qu’un seul. Nous avons également examiné ce qui se passe si, au lieu de regarder les rentabilités de l’année dernière, nous regardons celles du dernier trimestre, car les investisseurs peuvent réagir davantage aux événements récents. Dans les deux cas, le R2 actuel est encore très faible (8% et 2% respectivement).

Les apports récurrents expliquent l’absence de relation

L’absence de relation entre les apports nets et les rentabilités passées s’explique principalement par les apports réguliers effectués par la majorité de nos clients (77% de nos clients), qui par définition ne dépendent pas de l’évolution du marché.

Nombre de comptes Pourcentage de comptes avec apports périodiques (1)
Portefeuilles de fonds 35.936 77%
Données en date du 04/10/2021

(1) Portefeuilles de fonds ayant fait l’objet d’un ou plusieurs apports au cours des 4 derniers mois.

Nous avons effectué la même analyse en août 2019 et, depuis, le pourcentage de clients versant des apports réguliers a légèrement augmenté, passant de 74 % à 77 %. Ainsi, non seulement le chiffre est bon, mais il s’améliore.

Analyse des retraits

Après avoir constaté que les apports nets ne dépendent pas du marché, nous avons aussi voulu analyser ce qui en était des retraits. Nous avons observé qu’ils dépendent de l’évolution du marché, mais dans une moindre mesure que les apports réguliers de 2018. En particulier, nous avons analysé les points suivants :

  1. Les retraits des clients : nous avons utilisé comme meilleure approximation la croissance mensuelle des retraits, mesurée en pourcentage du total des encours sous gestion du mois précédent. Par exemple, en juin 2018, les clients ont retiré 0,6 million d’euros sur les 95,2 millions d’euros sous gestion d’Indexa à la fin du mois précédent, ce qui équivaut à des apports réguliers de 0,6 % des encours.
  2. Performance du portefeuille : nous avons utilisé la rentabilité des 3 derniers mois du portefeuille 6/10 pour les montants compris entre 10.000 et 100.000 euros, ce qui correspond au portefeuille moyen de nos clients.

Nous avons constaté que les retraits diminuent lorsque la rentabilité augmente (et inversement les retraits augmentent lorsque la rentabilité diminue), avec un R2 de 22 % :

En tant que conseiller, nous devons essayer d’atténuer, autant que possible, ce comportement, car il pénalise la rentabilité des portefeuilles à long terme. Les retraits ont été les plus important (4,6 %) en mars 2020, en pleine crise du COVID, tandis que le rendement du portefeuille 6/10 au cours des 12 mois suivants a été le plus élevé de l’histoire d’Indexa (+24 %).

Conclusion et félicitations

Avec cette nouvelle étape, Indexa complète son expertise en proposant à ses clients des portefeuilles peu coûteux, mondialement diversifiés avec un profil de risque adapté et une exposition réduite aux biais comportementaux. La vocation d’Indexa était donc la suivante :

  1. Indexation : augmenter la rentabilité pour un risque donné en réduisant les coûts et en augmentant la diversification des portefeuilles de fonds indexés.
  2. Profilage du risque : à travers un profilage automatisé, attribuer le profil de risque approprié aux clients.
  3. Ecart comportemental : encourager les apports réguliers et souligner que l’avenir des marchés ne peut être prédit pour éviter les biais.

6 ans après notre création, nos clients ont des portefeuilles qui maximisent leurs rentabilités pour un risque donné, celui qu’ils sont capables et qu’ils souhaitent prendre. Nos clients ne suivent pas le marché avec leurs apports. Il ne reste plus qu’à éviter l’augmentation des retraits lorsque les rentabilités du portefeuille diminuent.

Il est possible que l’évolution à la baisse du coefficient de corrélation de Pearson R2 s’explique par une première estimation trop élevée en raison de la petite taille de l’échantillon, ou qu’elle était vraiment élevée et qu’elle a diminué. Dans les deux cas, nous tenons à vous féliciter.

Si vous n’êtes pas encore client d’Indexa Capital, découvrez quel portefeuille de fonds indexés mondialement diversifié nous vous recommandons en effectuant notre bref test de profil investisseur (2 min).

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